Manifestations au Togo : une cinquantaine de personnes arrêtées puis libérées

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Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées lors de manifestations contre le régime jeudi et vendredi à Lomé puis ont été libérées, quand d’autres sont encore en garde à vue, a annoncé le procureur de la République lundi soir.

L’opposition et la société civile togolaises ont dénoncé la veille des arrestations « arbitraires ». « Un total de 56 personnes ont été remises en liberté » par le ministère public face aux charges jugées légères à leur encontre, a précisé Talaka Mawama, dans un communiqué lu à la télévision d’Etat. Toutefois, « le délai de la garde à vue de quelques unes des personnes interpellées a fait l’objet d’une prorogation par nécessité de poser certains actes d’enquête nécessaires. Ces personnes seront également présentées au parquet dans les heures qui suivent », a-t-il ajouté.

Selon le procureur, ces manifestations « s’inscrivent clairement dans le cadre d’un mouvement de révolte contre les institutions de la République ». Le front « Touche pas à ma Constitution », un regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile, a dénoncé dimanche des arrestations « arbitraires », d’un « pouvoir aux abois ».

Au Togo, où Faure Gnassingbé, président depuis 2005, a récemment consolidé son pouvoir grâce à une réforme constitutionnelle, les manifestations sont interdites depuis 2022, après une attaque meurtrière au grand marché de Lomé. Les meetings restent autorisés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, jusque dans la matinée, quelques dizaines de manifestants ont été dispersés au gaz lacrymogène par la police dans différents quartiers de Lomé, notamment près de la présidence. Les manifestants s’exprimaient contre des arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle. Ils répondaient notamment à un appel à manifester le 6 juin, lancé par un rappeur critique du pouvoir, Aamron, pour célébrer de façon ironique l’anniversaire de Faure Gnassingbé.

La mobilisation a pris une autre tournure après l’arrestation d’Aamron fin mai à son domicile – le jour de la publication de son appel à la mobilisation -, et sa réapparition dans une vidéo jeudi. Dans cette vidéo, il a présenté des excuses envers Faure Gnassingbé et a dit être en hôpital psychiatrique pour « dépression aggravée ».

Le rappeur est toujours gardé à l’hôpital, a indiqué lundi à des journalistes l’un de ses avocats, Me Célestin Agbogan. « Il n’y a aucune procédure judiciaire contre Aamron », a-t-il affirmé par ailleurs.

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