La police du Nigeria a annoncé samedi avoir arrêté près de 700 personnes lors des deux journées de manifestations contre la vie chère jeudi et vendredi dans tout le pays.
Au total 681 personnes ont été arrêtées, a annoncé dans un communiqué la police. Cette dernière les accuse de « délits criminels tels que vols à main armé, incendies criminels, troubles et destructions de biens publics et privés ». 383 des manifestants ont été arrêtés à Kano, la deuxième ville du pays qui a été le théâtre de heurts, a-t-elle précisé. Sept personnes sont mortes au cours des manifestations, a ajouté la police, niant toute responsabilité.
Vendredi, l’ONG Amnesty International a affirmé qu’au moins 13 personnes avaient été tuées par les forces de l’ordre. Amnesty a demandé samedi la libération des manifestants et appelé la police à ne pas tirer à balles réelles sur la foule. « Les autorités nigérianes doivent libérer immédiatement tous ceux qui ont été arrêtés pour le seul motif d’avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et à se rassembler pacifiquement depuis le début des manifestations de la faim dans tout le pays. », a écrit l’ONG sur les réseaux sociaux.
Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria traverse une grave crise économique, à la suite de réformes mises en place par le président Bola Tinubu, arrivé au pouvoir en mai 2023. L’inflation des denrées alimentaires dépasse les 40% et le prix de l’essence a triplé. Les participants aux manifestations,baptisées #EndbadGovernanceinNigeria demandent au président de revenir sur certaines réformes, comme la suspension de la subvention aux carburants, et de « mettre fin à la souffrance et à la faim ».