La Cour de justice de la CEDEAO a déclaré le Nigeria coupable d’avoir violé les droits de trois manifestants lors des rassemblements contre les violences policières qui ont secoué le pays en octobre 2020, a-t-on appris vendredi.
« La justice a été rendue hier. », a déclaré sur X la DJ nigériane Obianuju Catherine Udeh. Le 20 octobre 2020, au péage de Lekki à Lagos, des témoins ont accusé les forces de l’ordre, d’avoir ouvert le feu sur des manifestants. Ces derniers faisant partie du mouvement baptisé #EndSARS.
L’ONG Amnesty International a déclaré que l’armée avait tué au moins 10 personnes. Mais les forces de sécurité ont rejeté la responsabilité. Ils ont assuré que les troupes avaient utilisé des balles à blanc pour disperser les personnes qui enfreignaient le couvre-feu. Obianuju Catherine Udeh a diffusé en direct une partie des événements et s’est cachée peu après. Elle affirmant avoir été prise pour cible et avoir reçu des appels menaçants.
En décembre 2021, avec deux autres manifestants, Perpetual Kamsi et Dabiraoluwa Adeyinka, elle a poursuivi le gouvernement nigérian. La cour a déclaré que le Nigeria avait violé de nombreuses dispositions de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, CADHP.
La Cour a ordonné au Nigeria de verser à chacun des trois plaignants un total de 10 millions de nairas. Cette réparation concerne des violations portant sur leurs droits à la sécurité personnelle, à la protection contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, à la liberté d’expression, de réunion et d’association, ainsi que sur le devoir de l’État d’enquêter sur les violations des droits de l’Homme.