La justice sénégalaise a annoncé « l’ouverture d’une information judiciaire » et un mandat d’arrêt contre l’avocat Juan Branco. Il est accusé de « crimes et délits » en lien avec les troubles survenus début juin au Sénégal. Le collectif des avocats de l’opposant dénonce ce pendant « une dérive à l’encontre » de leur confrère.
Le parquet sénégalais a reçu une compilation des déclarations, écrits et posts de l’avocat français Juan Branco qui révèle des éléments de nature à engager sa responsabilité pénale. C’est ce qui explique le mandat d’arrêt requis à son encontre. L’avocat d’Ousmane Sanko aurait déposé une plainte en France et une demande d’enquête à la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye contre le président sénégalais Macky Sall pour « crimes contre l’humanité ». Cette situation est à l’origine des pires troubles qu’a connu le Sénégal durant le mois de Juin.
Ces procédures pour « crimes contre l’humanité » visent également le ministre de l’Intérieur sénégalais Antoine Felix Abdoulaye Diome, le général Moussa Fall, commandant de la gendarmerie sénégalaise, ainsi qu’une centaine « d’autres individus », et concernent la période allant « de mars 2021 à juin 2023 ».
Le collectif des avocats d’Ousmane Sonko a « exprimé avec fermeté sa vive indignation. Pour le collectif, le « seul tort » de Me Branco est « d’avoir dénoncé, à la demande de proches de victimes, des crimes graves supposés commis au Sénégal, d’avoir saisi les juridictions compétentes pour juger et condamner toutes les personnes » sur lesquelles « pèsent des présomptions ».
Nelly BEHANZIN