Au Mali, L’Union des journalistes de la presse libre africaine, UJPLA, demande la libération de Yeri Bocoum. Le journaliste a été enlevé en quittant son domicile, à Kati, le 8 juin, au lendemain d’une marche organisée à Bamako par la plateforme d’opposition Synergie d’action pour le Mali.
« L’UJPLA demande aux autorités du Mali de veiller à la libération prompte et rapide du journaliste Yeri Bocoum, qui est maintenu, détenu au secret. En tant qu’individu, en tant que journaliste, il n’y a pas de raison qu’il soit traité de la sorte. Donc, l’UJPLA demande sa libération afin qu’il retrouve sa famille, ses confrères et ses activités de journaliste, même si on lui reproche d’avoir couvert une manifestation de l’opposition », affirme Noël Yao, président de l’UJPLA. « Il y a des instances ou des mécanismes de régulation. Ce n’est pas un procédant de cette manière que l’on peut garantir la liberté des journalistes de faire correctement leur travail. Le journaliste n’a pas besoin d’une autorisation pour aller couvrir une manifestation, fut-elle interdite. Bien au contraire, il a devoir d’aller comprendre ce qui s’y passe. »
Le 7 juin, la Synergie d’action pour le Mali, une plateforme d’opposition, avait appelé à une marche dans le centre-ville de Bamako. Officieusement interdite et entravée par un important dispositif policier, la mobilisation n’a pas eu le succès escompté par ses organisateurs. Seule une poignée de Bamakois ont défilé dans les rues du grand marché, avec des pancartes reprenant des slogans comme « Tout est cher » ou « Trop de morts dans les hôpitaux ». « Certes, il n’y avait pas foule, mais symboliquement cela signifie déjà beaucoup », se félicite un sympathisant de la Synergie.
Ce jour-là, seul Yeri Bocoum, promoteur de la Web TV YBC, a pris le risque de couvrir la manifestation. Le lendemain, samedi 8 juin, un homme sonne chez lui, et lui demande de le suivre, d’après des sources proches du dossier. Bocoum s’exécute, monte seul dans sa voiture et franchit le portail. À peine s’est-il éloigné que des individus lui barrent la route et le forcent à sortir de son véhicule. Il est embarqué et depuis son téléphone est coupé. Sa famille dit n’avoir aucune nouvelle.