Le responsable d’un syndicat des surveillants de prison qui avait critiqué les autorités au Mali a été inculpé mercredi pour « atteinte au crédit et à la sûreté de l’État » et incarcéré, a indiqué une source judiciaire et d’un membre de son syndicat.
Le commandant malien Daouda Konaté était porté disparu depuis une semaine après avoir émis des critiques contre les autorités, les conditions de travail et la situation dans les prisons. La justice malienne avait annoncé mercredi avoir ouvert une enquête contre lui pour « des menaces d’atteinte à la sureté de l’Etat sur fond d’appel à un soulèvement populaire en vue de renverser les institutions de la République », selon le procureur du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité.
Il a invoqué dans un communiqué un enregistrement « devenu viral sur les réseaux sociaux dont l’auteur serait le commandant Daouda Konaté », qui selon lui contient des « propos portant atteinte au crédit de l’Etat, des propos diffamatoires et mensongèrement attribués à des autorités publiques ».
Outre le commandant Konaté, un autre syndicaliste, Famoussa Fomba, infirmier à la prison de Bamako, est également porté disparu, selon une source syndicale. Depuis la prise du pouvoir par les militaires en 2020, plusieurs dissidents ont été enlevés et maintenus au secret plusieurs jours au moins avant d’être présentés à la justice ou éventuellement relâchés.
Le Mali est plongé dans une grave crise sécuritaire et multidimensionnelle depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et jihadiste en 2012.