Un tribunal de Bamako a condamné lundi à deux ans de prison dont un ferme un opposant malien pour avoir critiqué les militaires au pouvoir au Burkina Faso voisin, ont indiqué une source judiciaire et sa famille. Un autre a disparu, enlevé samedi matin par des individus armés non identifiés et conduit vers une destination inconnue, selon son parti.
L’opposant Issa Kaou N’Djim, figure politique malienne, avait mis en doute, lors d’une émission sur la télévision locale Joliba TV News, la crédibilité d’un supposé coup d’Etat déjoué au Burkina Faso. N’Djim a été condamné à la prison lundi ainsi qu’à payer une amende d’un million de FCFA par le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, qui dépend du tribunal d’une commune de Bamako, a dit à l’AFP la source judiciaire. Le 23 décembre, le parquet avait requis une peine d’un an de prison ferme lors du procès de l’opposant, détenu depuis mi-novembre à la prison civile de Bamako.
Kaou N’Djim était poursuivi « pour offense commise publiquement envers un chef d’Etat étranger et injures commises par le biais d’un système d’information ». Fermée depuis novembre par les autorités maliennes en raison des propos de N’Djim, Joliba TV News a finalement écopé mi-décembre d’une suspension de six mois. Il a été l’un des vice-présidents du Conseil national de transition, CNT, l’organe législatif des militaires au pouvoir au Mali, avant de se prononcer en faveur d’une fin rapide de la période dite de transition censée rétablir un régime dirigé par des civils.
L’autre opposant, Ibrahim Naby Togola, « a été enlevé samedi, le 28 décembre 2024 à ACI 2000 entre 9h et 10h par des individus armés non identifiés à bord d’un véhicule prado noir, vitre teinté, et conduit vers une destination inconnue », selon un communiqué de son parti. Il devait animer un point de presse ce jour-là. La plateforme d’opposition l’appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali, dont Ibrahim Naby Togola était membre, a appelé à la libération immédiate et sans condition de l’homme politique.