Le président d’un marché au bétail de Bamako, un notable de la communauté peule malienne, a été abattu par « deux individus » non identifiés mardi soir.
Boubou Cissé avait été enlevé et retenu plusieurs jours en octobre dernier pendant une grève contre la fermeture de marchés au bétail. Les autorités maliennes soupçonnaient des jihadistes d’avoir infiltré des marchés aux bestiaux pour mener une attaque sur Bamako qui a fait plus de 70 morts le 17 septembre.
Le septuagénaire « a été abattu à bout portant par des individus armés non identifiés devant son domicile au moment où il s’apprêtait à y rentrer », a déclaré mardi soir dans un communiqué Sékou Mamadou Barry, le président de Tabital Pulaaku Mali, la plus grande association peule du pays.
« Boubou Tigal (Cissé) est un notable de la communauté peule, connu pour son engagement en faveur de la paix et de la réconciliation », a ajouté M. Barry, appelant les autorités maliennes à ouvrir une enquête.
« Lorsqu’il a tourné pour entrer dans la rue de sa maison, deux individus ont intercepté son véhicule. Ils lui ont barré la route et il a demandé à son chauffeur de s’arrêter. C’est à ce moment-là qu’ils lui ont tiré trois balles à la tête et au cou », a raconté un de ses fils à l’AFP mercredi.
« L’un d’eux tenait un appareil photo pour immortaliser la scène après avoir abattu le vieil homme, puis ils se sont enfuis, laissant ce dernier dans le sang », a décrit le chauffeur de la victime, dans un entretien à des médias locaux diffusé sur les réseaux sociaux.
En septembre 2024, Bamako a été le théâtre d’une attaque jihadiste sans précédent depuis 2016 dans la capitale, faisant plus de 70 morts.
En réaction, les militaires dirigés par le général Assimi Goita, avaient ordonné la fermeture de sept marchés aux bestiaux de Bamako, soupçonnant les jihadistes de s’être dissimulés dans l’un de ces marchés qui font vivre un grand nombre de personnes.
La communauté peule est régulièrement la cible d’amalgames l’assimilant aux jihadistes.
Le Mali, dirigé par une junte après un double coup d’Etat en 2020 et 2021, est en proie depuis 2012 à une crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’EI, et de groupes criminels communautaires.