Au Mali, la junte au pouvoir a annoncé mercredi 10 juillet, autoriser à nouveau les activités des partis politiques et des associations à caractère politique, suspendues le 10 avril.
« Le gouvernement décide de lever la mesure de suspension qui frappait les partis politiques et les activités à caractère politique des associations. », dit un communiqué du conseil des ministres.
Le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait décrété la suspension en accusant les partis de « discussions stériles » et de « subversion ». Il avait invoqué le danger que les activités des partis faisaient peser sur un « dialogue » national en cours sur l’avenir politique du Mali.
Les partis protestaient à ce moment-là contre le maintien des colonels à la tête du pays après l’échéance de mars 2024 à laquelle ils s’étaient engagés à céder la place à des civils après des élections. Les principaux partis et ce qu’il reste de l’opposition avaient décidé de boycotter ce « dialogue ».
Le dialogue s’est tenu depuis avec la participation des soutiens du régime et a débouché en mai sur des « recommandations » préconisant le maintien au pouvoir des militaires « de deux à cinq ans » supplémentaires, ainsi que la candidature de l’actuel chef de la junte à une future élection présidentielle.
La junte a continué depuis à réprimer les voix dissonantes. Les autorités ont écroué depuis fin juin onze présidents de partis et opposants signataires d’une déclaration publiée le 31 mars par leur coalition et appelant la junte à rendre le pouvoir aux civils. Elles les accusent de « complot ».
Le Mali se trouve à présent dans une « phase de mise en œuvre des recommandations du dialogue dans un climat de maîtrise de la situation sécuritaire, politique et sociale. », indique le conseil des ministres. Le régime militaire a en effet signalé qu’il appliquerait les « recommandations » du « dialogue ».
Les militaires s’étaient engagés en 2022 à partir en mars 2024 après des élections. Mais Iis ont manqué à cet engagement. Depuis 2022, le Mali a multiplié les actes de rupture. Il a rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie. Les militaires ont poussé vers la sortie la mission de l’ONU, Minusma, et dénoncé l’accord signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du nord, considéré comme essentiel pour stabiliser le pays.