Mali : deux opposants portés disparus depuis jeudi, selon HRW

Publié le:

Deux opposants maliens ont disparu depuis jeudi après avoir été enlevés par des « hommes masqués et armés », a dénoncé vendredi Human Rights Watch (HRW), alors que les partis politiques tentent depuis plusieurs semaines de faire entendre leur voix face à la junte au pouvoir.

Secrétaire général du parti d’opposition Convergence pour le développement du Mali (CODEM), Abba Alhassane, 68 ans, « a été arrêté à son domicile à Bamako par des hommes armés et masqués se faisant passer pour de gendarmes », selon HRW qui a interrogé ses collègues. Ils l’ont ensuite « emmené dans une voiture banalisée », poursuit l’organisation dans un communiqué.

Le même jour, un responsable du parti Le Changement (Yelema), El Bachir Thiam, « a été emmené par des hommes non identifiés dans les rues de Kati », près de Bamako, rapporte HRW, citant également des membres de son parti et des médias locaux.

« Les collègues d’Alhassane et Thiam ont déclaré les avoir recherchés dans les commissariats de police et de gendarmerie de Bamako et de Kati, en vain », affirme l’ONG. Les deux responsables politiques « sont actuellement entendus par les autorités compétentes pour des besoins d’enquête », a affirmé un responsable du ministère de l’Administration territoriale sous couvert d’anonymat car n’étant pas habilité à se prononcer.

Leur disparition intervient dans un contexte de vives tensions entre les militaires et les partis politiques qui soupçonnent la junte de vouloir les dissoudre. Après avoir été longtemps réduits au silence par les militaires, de nombreux partis regroupés au sein d’une coalition ont réussi à mobiliser plusieurs centaines de personnes lors d’une manifestation le week-end passé à Bamako.

Cette protestation est l’une des rares dans le pays depuis l’arrivée de la junte après un double coup d’Etat en 2020 et 2021. Selon HRW, les partis de Alhassane et Thiam faisaient partie des formations politiques qui ont pris part à la manifestation. Depuis, les militaires ont annoncé la suspension jusqu’à « nouvel ordre » de toutes les activités politiques dans le pays, invoquant des « raisons d’ordre public ». La junte a manqué à son engagement ont de céder la place à des civils élus en mars 2024.

Fin avril, une concertation nationale organisée par le régime à Bamako, largement boycottée par les partis d’opposition, avait recommandé la dissolution des formations politiques.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

Partager:

S'abonner

spot_imgspot_img

Populaire

Plus d'articles similaires
Articles Similaires

Ethiopie : 36 morts et 200 blessées dans l’effondrement de l’échafaudage d’une église

Mercredi 1er octobre, un échafaudage de fortune s’est effondré...

Deux militants des droits humains kényans enlevés en Ouganda

Deux militants kényans des droits humains ont été enlevés...

Côte d’Ivoire : le prix du cacao fixé à un niveau record

Le prix d'achat du cacao aux planteurs de Côte...

Nigeria : un accident de bateau fait au moins 26 morts

Au moins 26 personnes sont mortes dans un accident...