Au Mali, un groupe de séparatistes accuse l’armée et Wagner d’avoir tué onze civils dans le nord du pays.
Les accusations sont portées par le Cadre stratégique permanent pour la Défense du peuple de l’Azawad. Il s’agit d’une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg.
«Le mercredi 15 mai 2024, le village de Tassik dans la région de Kidal, vers 10h du matin, a été pris pour cible par une patrouille de mercenaires du groupe russe Wagner et de l’armée malienne, qui a commis de graves violations contre la population.», selon ce communiqué. La patrouille a saccagé plusieurs magasins et véhicules. Leurs marchandises ont été «chargées dans des camions affrétés à cet effet». Au moins quatre véhicules ont été emportés.
«Le CSP-DPA condamne sans réserve ces opérations terroristes programmées dans le dessein de procéder à un nettoyage ethnique ciblé et à un dépeuplement accéléré du territoire de l’Azawad de ses autochtones.», a déclaré l’alliance séparatiste.
L’Azawad est le nom du territoire revendiqué par les indépendantistes dans le Nord du Mali. Les groupes armés séparatistes ont perdu le contrôle de plusieurs localités du Nord fin 2023. C’était après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal. Il s’agit d’un bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’État central.
Le Mali est plongé dans une crise multiforme depuis le déclenchement, en 2012, d’insurrections indépendantiste et djihadiste dans le nord. Des militaires ont pris le pouvoir par un coup d’État en 2020. Ils ont rompu leur partenariat militaire avec la France, ancienne puissance coloniale, pour se tourner vers la Russie.
