À Madagascar, six détenus sont morts de malnutrition en prison à Mananjary dans le sud-est de l’île. Les décès se sont succédé entre le milieu du mois d’août et fin septembre, a fait savoir l’administration pénitentiaire cette semaine.
Selon le le directeur général de l’administration pénitentiaire Arsène Ralisaona, il s’agit d’un « cas isolé ». « À leur entrée en détention, ces prisonniers étaient déjà malnutris », détaille-t-il. En réponse au drame, le ministère de la Justice a indiqué que du riz, de l’huile, mais aussi des compléments alimentaires ont été livrés à Mananjary.
« Sur le côté alimentaire, en prison, il y a seulement une ration de plat de manioc par jour. C’est sûr que ce n’est pas une ration équilibrée, elle est largement insuffisante, et en quantité et en qualité. Donc s’il n’y a pas des familles proches qui peuvent apporter des paniers régulièrement, les personnes détenues ont de grandes chances de tomber dans la malnutrition. », a déclaré Claire Kaboré, représentante à Madagascar du Gret, ONG Internationale de développement, y reconnaît
Mananjary fait partie des établissements identifiés comme à risque pour ses détenus. En 2019, après à la publication d’un rapport alarmant d’Amnesty International sur le milieu carcéral malgache, l’État s’était engagé à humaniser les conditions de détention. Six prisons considérées « aux normes » ont été construites. Depuis 2020, le budget alloué à l’administration pénitentiaire a plus que doublé – passant de 22 millions d’ariary à près de 50 millions d’ariary cette année.