Madagascar exige que l’UE rappelle son ambassadrice en poste dans la capitale malgache. Cette décision ferait suite à une déclaration de la représentante de l’UE fustigeant une loi récemment votée sur l’île. Cette loi prévoit une peine de castration pour les violeurs de mineurs.
« Le ministre des Affaires étrangères de Madagascar a adressé une lettre au haut représentant pour exprimer son mécontentement (…) et demander à l’UE de procéder au remplacement de la cheffe de la délégation de l’UE à Madagascar. », a déclaré jeudi Nabila Massrali, porte-parole de la commission européenne à Bruxelles.
Cette demande est en cours d’examen « en consultation avec le gouvernement malgache », a-t-elle ajouté, précisant que des rotations auront lieu en septembre. Le ministère des Affaires étrangères malgache se refuse pour l’instant à tout commentaire sur l’affaire.
Début février, l’Assemblée nationale et le Sénat malgaches ont adopté un texte prévoyant la castration chirurgicale ou chimique à l’encontre des auteurs de viol sur des enfants de moins de 18 ans. La mesure controversée a en effet été jugée « cruelle, inhumaine et dégradante » par l’ONG Amnesty International. Quelque semaines plus tard lors, d’une conférence de presse, la représentante de l’UE à Antananarivo, Isabelle Delattre Burger, a vivement critiqué une loi jugée « contraire de la Constitution même de Madagascar » et aux normes internationales contre les traitements cruels et dégradants.
Fin février, la Haute cour constitutionnelle a validé la castration chirurgicale. Elle exclut cependant le procédé chimique qui présente « un caractère temporaire et réversible ».