Le siège de la mission de médiation de l’ONU (Manul) à Tripoli a été visé jeudi soir par un tir de roquette ayant atterri à proximité sans faire de dégâts ni de victimes, ont annoncé le ministère de l’Intérieur et la mission onusienne.
La Manul « a été informée du tir d’une roquette à proximité de son complexe pendant le briefing de la Représentante spéciale (de l’ONU en Libye) Hanna Tetteh, devant le Conseil de sécurité », selon un communiqué diffusé sur X.
Le ministère de l’Intérieur de Tripoli a également annoncé qu’ « une tentative d’attaque avec un missile SPG a été avortée grâce à la vigilance des forces de police et de sécurité ». Evoquant un « dangereux précédent » pour cette attaque menée « en concomitance avec le briefing de la Représentante spéciale », le ministère a dit avoir « élaboré un plan rigoureux pour sécuriser le siège de la Manul et les autres représentations diplomatiques ».
L’engin a touché « une maison dans la ville de Janzour (banlieue de Tripoli), sans causer de dégâts », selon le ministère qui a indiqué avoir saisi un pick-up transportant deux autres missiles et une rampe de lancement. « Les autorités compétentes travaillent à identifier les suspects afin de les arrêter et les traduire en justice », a-t-il assuré. « Les locaux de la mission n’ont pas été affectés par l’incident », a confirmé la Manul, remerciant les autorités pour « les mesures rapides prises afin de mener une enquête approfondie et garantir la sécurité des installations des Nations Unies ».
Le Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli et reconnu par l’ONU a « condamné avec la plus grande fermeté la tentative échouée de cibler le siège » de la mission, qui constitue « un acte grave visant à compromettre la sécurité et la stabilité et à nuire aux relations de la Libye avec la communauté internationale ». L’exécutif a renouvelé « son engagement à construire des forces de sécurité professionnelles et unifiées et à mettre fin au phénomène de la formation de groupes armés illégaux ».
Depuis la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye peine à se stabiliser et deux gouvernements rivaux s’y disputent le pouvoir: dans l’Ouest, celui d’Abdelhamid Dbeibah, internationalement reconnu, et à l’Est un exécutif parallèle soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar. En mai, de violents affrontements à Tripoli entre forces gouvernementales et groupes armés –que l’exécutif avait entrepris de démanteler– avaient fait au moins 8 morts, selon la Manul.


