Libye : début d’élections municipales sous tension après des incidents

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Des centaines de milliers de Libyens sont appelés aux urnes samedi dans une cinquantaine de villes dont Tripoli après des incidents et irrégularités qui ont obligé la Haute commission électorale (HNEC) à reporter le scrutin dans plusieurs bureaux.

Lors de cette deuxième phase des élections municipales, certains bureaux ont ouvert leurs portes dès 9H00 (7H00 GMT) pour accueillir 380.000 électeurs, avec une forte présence sécuritaire assurée dans l’ouest par le ministère de l’Intérieur du gouvernement d’unité nationale basé à Tripoli.

La Libye est dirigée par deux gouvernements parallèles, l’un mené par le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah installé dans la capitale et reconnu par l’ONU, et l’autre basé dans l’est, sous la houlette du puissant maréchal Khalifa Haftar. Après une première phase en novembre dans 58 villes, le vote devait initialement se tenir dans 63 municipalités dont 41 de l’ouest, 13 de l’est et 9 du sud.

Mais la Haute commission électorale, HNEC, a dû le suspendre fin juillet dans 11 villes dont 10 de l’est et du sud, régions aux mains du clan Haftar, suite à des « irrégularités » comme l’arrêt sans motif de la remise des cartes électorales.

Samedi, l’institution a également annoncé le report, au 23 août, du scrutin dans sept autres municipalités majoritairement de l’ouest après des incendies criminels ayant détruit le matériel électoral à Zawiya et Sahel al-Gharbi, à 45 km de Tripoli.

La HNEC avait aussi fait état mardi d’une « attaque armée » contre ses locaux à Zliten, à 150 km de Tripoli. « De tels actes criminels constituent une nouvelle atteinte grave au processus électoral et une tentative flagrante de (…) de porter atteinte à leur droit de choisir leurs représentants et d’entraver le processus démocratique », a déploré la Mission de médiation de l’ONU en Libye, Manul.

Pour Esraa Abdelmomen, 36 ans, une Tripolitaine mère de trois enfants, les municipales sont « très importantes » pour « décider à qui confier la gestion des fonds attribués par le gouvernement ».

Après la chute et mort de Mouammar Kadhafi en 2011 au terme de 42 ans de règne, la Libye avait organisé en 2012 de toutes premières élections libres pour désigner les 200 membres du Congrès général national (Parlement), avant des municipales dans tout le pays en 2013 puis des législatives en juin 2014 marquées par un regain de violence et une très faible participation.

Dans certaines municipalités de l’ouest libyen, c’est la première fois que les habitants votent à un scrutin local depuis 2014.

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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