Le 8 juillet, en Guinée-Bissau, l’Union économique et monétaire ouest-africaine a annoncé la levée de la suspension du Mali de ses organes et institutions. En janvier 2022 une batterie de mesures économiques et diplomatiques ont été prises à l’encontre de Bamako pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir pendant cinq.
Pour rappel, le chef de la junte malienne, Assimi Goïta, a pris le pouvoir en août 2020, puis a mis en place un gouvernement intérimaire dirigé par des civils. En mai 2021, il a déposé ces dirigeants civils lors d’un second coup d’État, prêtant ensuite serment en tant que président par intérim. Selon nos informations, les sanctions étaient motivées par l’absence de textes prévoyant spécifiquement cette procédure.
En mars 2022, la cour de justice de l’Uemoa avait déjà suspendu les sanctions économiques adoptées contre le Mali. Il s’agissait notamment du gel de ses avoirs à la Banque centrale commune aux huit États membres, celui des entreprises publiques et des organismes parapublics maliens, ainsi que la suspension de toute assistance financière des institutions internationales. La levée de ces mesures avait alors permis au Mali de faire son retour sur le marché financier sous-régional.
Pas de réforme pour l’instant
Voulant se conformer aux textes de la Cedeao qui justifient les sanctions, l’Uemoa avait quand même entrepris d’effectuer une série d’amendements. Mais à l’issue de la rencontre extraordinaire du 8 juillet, aucune réforme n’a été adoptée. Pour qu’il y ait une réforme, il faut qu’il y ait unanimité sur le sujet. Mais le Président béninois Patrice Talon a demandé à ses pairs de revoir en profondeur les dossiers sur la table. Sur la question du retour du Mali, il avait déjà affirmé lors d’un entretien avec le président ivoirien Alassane Ouattara, que la politique monétaire régionale ne pouvait être efficace sans l’un des États membres de l’Uemoa.
Dorcas GANMAGBA