Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a dit jeudi espérer 10,5 milliards de dollars d’aide financière ces prochaines années.
L’Ethiopie, dont l’économie subit ces dernières années les contrecoups de la pandémie de Covid, de la sécheresse, de plusieurs conflits armés internes et de la guerre en Ukraine, a sollicité fin 2021 un nouveau programme d’aide financière auprès du FMI. Mais les négociations patinent.
Parmi les points de crispation figurent, selon des sources proches du dossier, la dévaluation du birr, la monnaie éthiopienne, dont le taux de change contrôlé par la Banque centrale est largement surévalué, et les conditions de décaissement. « Nous négocions sur de nombreux sujets avec le FMI et la Banque mondiale », mais « eux comme nous sommes entêtés », a déclaré Abiy Ahmed. « Quand le processus (de négociations) sera couronné de succès et les réformes acceptées, nous recevrons 10,5 milliards de dollars dans les prochaines années. », a-t-il ajouté sans préciser à quoi correspondait cette somme.
Selon une source proche du dossier, le programme en cours de négociations avec le FMI porte sur environ 3,5 milliards de dollars et un accord entraînerait le déblocage d’un montant équivalent de la Banque mondiale.
Le conflit meurtrier dans la région septentrionale du Tigré entre fin 2020 et fin 2022 a entraîné la suspension de nombreux programmes d’aide publique au développement. Ce qui a accru la pénurie de devises et de réserve de changes dont souffre le pays, largement importateur.
Le Comité officiel des créanciers, OCC, a accepté fin 2023 de suspendre le service de la dette éthiopienne, représentant environ 1,5 milliard de dollars. Mais cet accord était subordonné à la conclusion d’un accord avec le FMI avant le 31 mars, une date ensuite repoussée au 30 juin.