Des pertes de barques de pêcheurs, des habitats démolis, des sols impraticables avec la montée des eaux, sont là quelques dégâts matériels causés par les pluies torrentielles à Tipaza. Quant aux aides promises, elles tardent à arriver.
Dans le petit village de pêcheurs de la région algérienne de Tipaza, on peine à se remettre des dégâts causés par les inondations de mai. « Il ne me reste plus qu’à prendre la mer sur un Zodiac de harraga [migrants clandestins] ou à me suicider », soupire Rachid, dévasté par la perte de sa barque de pêche de 6 mètres, son gagne-pain.
Durant le mois de Mai, des pluies exceptionnelles ont tout emporté sur leur passage : maisons, meubles, voitures, blocs de pierres. Avec une perte en vie humaine : un garçon de 9 ans qui a succombé à ses blessures, suite à l’effondrement du mur du stade de son quartier. La boue apparue au moment de la décrue a complètement recouvert le port de Khemisti et endommagé les embarcations. Au total, 1 027 pêcheurs de la région de Tipaza se sont retrouvés subitement sans moyens de subsistance. Le 28 mai, le chef de l’État Abdelmadjid Tebboune a décidé, lors du conseil des ministres, de leur octroyer une aide mensuelle de 30 000 dinars, jusqu’à la réouverture des ports endommagés.
Mais les populations affirment n’avoir reçu aucun centime jusqu’à ce jour.
Nelly BEHANZIN