Les régimes militaires du Niger, du Mali et du Burkina, réunis au sein de la nouvelle confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, ont dénoncé jeudi « une ingérence » de l’Union africaine après des propos qu’ils ont attribués à un responsable de l’organisation panafricaine critiquant leur sécession de la Cédéao.
« Le commissaire de l’UA en charge des affaires politique, paix et sécurité, s’exprimant au nom du président de la Commission de l’UA, a déclaré (lors du sommet de la Cédéao le 8 juillet à Abuja) que +le retrait des trois pays » de cette organisation « est inacceptable pour l’UA et nous croyons en une seule Cédéao. », indique un communiqué des ministres des Affaires étrangères de l’AES. Le texte ne mentionne pas le nom du commissaire incriminé.
« Ce jugement de valeur est aussi surprenant qu’inhabituel de la part d’un fonctionnaire statutaire dont les missions et les attributions ne lui confèrent aucun droit d’ingérence dans les affaires intérieures d’Etats membres » de l’UA, affirment-ils dans ce communiqué. Pour les trois pays, toute appréciation de leur décision souveraine de quitter la Cédéao « constitue une ingérence dans les affaires intérieures » de l’AES.
Le Burkina, le Mali et le Niger ont annoncé en janvier quitter la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, Cédéao. Ils ont annoncé lors de leur propre sommet le 6 juillet à Niamey l’institution d’une confédération. Les militaires reprochent à la Cédéao les sanctions imposées face aux putschs et aujourd’hui largement levées. Ils l’accusent aussi d’être manipulée par la France et de ne pas les soutenir contre le jihadisme.