Les Casques bleus chinois de la Monusco, mission de l’ONU en République démocratique du Congo, ont quitté mardi le Sud-Kivu. C’est la nouvelle étape du retrait de la force onusienne réclamé par Kinshasa qui la juge désormais inutile.
Ils « se sont distingués par leur savoir-faire, leur professionnalisme et leur discipline. », a salué la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, lors d’une cérémonie. Un détachement chinois du génie civil et de médecins a abrité la cérémonie. Les quelque 200 hommes travaillaient essentiellement sur des projets d’ingénierie, la réparation de routes, la réhabilitation de ponts. Leur départ, qui sera effectif dans une dizaine de jours, fait suite à celui d’environ 270 Casques bleus pakistanais. Ils ont remis le 28 février à la police congolaise les clés de leur base de Kamanyola.
Après 25 ans de présence, les autorités congolaises estiment que les Casques bleus sont inefficaces contre l’insécurité. Les ont exigé leur départ « accéléré », acté en décembre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Encore 15.000 Casques bleus
La Monusco qui compte actuellement environ 15.000 Casques bleus, est encore présente dans trois provinces de la région. Pour le retrait, un « plan de désengagement » en trois phases a été adopté. La première planifie le retrait de la Monusco du Sud-Kivu, d’ici le 30 avril pour ses militaires et policiers, le 30 juin pour sa composante civile. Avant le mois de mai, quelque 2.000 Casques bleus sont censés quitter la province.
L’ONU souligne que le départ des Casques bleus doit s’effectuer en parallèle d’une « montée en puissance » des forces congolaises. Elles devront prendre le relais pour protéger les civils. La Monusco amorce son retrait alors que le Nord-Kivu connaît un pic de crise depuis la résurgence, fin 2021, de la rébellion du M23.