Le gouvernement soudanais, allié de l’armée, a demandé samedi aux compagnies pétrolières de se préparer à une fermeture des installations permettant l’exportation du pétrole sud-soudanais après des attaques des paramilitaires, selon une lettre.
Dans ce courrier adressé à son homologue sud-soudanais, le ministère soudanais de l’Energie et du pétrole affirme qu’une station de pompage clé et un dépôt de carburant situés dans des zones tenues par l’armée ont été ciblés les 8 et 9 mai par des drones des Forces de soutien rapide (FSR), rendant « très probable » une interruption des exportations.
Le Soudan du Sud, indépendant depuis 2011, possède environ les trois quarts des réserves pétrolières de l’ex-Soudan. Enclavé, il dépend des oléoducs traversant le territoire soudanais pour exporter son brut via Port-Soudan, sur la mer Rouge. Selon des rapports locaux, le flux actuel de pétrole brut en provenance du Soudan du Sud s’élève à environ 110.000 barils par jour.
En retour, Khartoum perçoit des droits de transit, une source de revenus essentielle pour une économie éprouvée par la guerre qui oppose depuis deux ans l’armée aux paramilitaires des FSR. Suspendu pendant près d’un an en raison du conflit, l’accord commercial entre les deux pays n’a repris qu’en janvier 2025.
Ces dernières semaines, les FSR ont intensifié leurs frappes de drones contre des sites stratégiques tenus par l’armée, visant notamment le dernier aéroport civil opérationnel du pays, une base militaire, une centrale électrique et plusieurs dépôts de carburant.
Le ministre sud-soudanais du Pétrole, Puot Kang Chol, figure parmi les alliés du vice-président Riek Machar arrêtés plus tôt cette année, sur fond de rivalité persistante entre ce dernier et le président Salva Kiir. Ces tensions menacent de faire voler en éclats l’accord de paix fragile entre les deux factions sud-soudanaises.