L’invalidation du report de la présidentielle, jeudi soir, par le Conseil constitutionnel ouvre une nouvelle période de grande incertitude alors que de nouveaux appels à manifester ont été lancés pour vendredi et samedi.
Le président sénégalais Macky Sall avait indiqué qu’il aviserait sur les conséquences d’une éventuelle invalidation du report par la juridiction.
Jeudi 15 février, le Conseil a constaté « l’impossibilité d’organiser l’élection présidentielle à la date initialement prévue » du 25 février, compte tenu du retard pris par le processus, et « invite les autorités compétentes à la tenir dans les meilleurs délais ». Le conseil a
réaffirmé le principe d' »intangibilité » de la durée de cinq ans du mandat présidentiel.
Depuis l’annonce du report, des manifestations interdites par les autorités, ont été réprimées et tout rassemblement a été empêché par des forces de sécurité déployées massivement et tirant du gaz lacrymogène. Trois jeunes hommes ont été tués et des dizaines d’autres ont été arrêtés depuis le début de la mobilisation.
Le mandat du président Macky Sall expire officiellement le 2 avril. Elu en 2012 et réélu en 2019, le chef de l’Etat a donné sa parole qu’il ne se représenterait pas pour un troisième mandat.
Pour justifier le report de l’élection, il avait invoqué le « différend entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, en conflit ouvert sur fond d’une supposée affaire de corruption de juges ».