Au Sénégal, les autorités ont convoqué samedi l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar pour avoir publié une vidéo de soutien aux récentes attaques meurtrières contre l’armée malienne et ses alliés russes, a indiqué le ministère sénégalais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère des Affaires étrangères « a pris connaissance, avec surprise, de la publication sur la page Facebook de l’ambassade d’Ukraine à Dakar d’une vidéo de propagande de l’armée ukrainienne accompagnée d’un commentaire de l’Ambassadeur d’Ukraine lui-même. », indique le communiqué.
Le ministère dénonce une publication « apportant un soutien sans équivoque et sans nuance à l’attaque terroriste perpétrée dans le Nord Mali, par des rebelles Touaregs et des membres du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) contre les forces armées du Mali ayant entrainé d’importantes pertes en vies humaines en leur sein. ». « Constant dans sa position de neutralité constructive dans le conflit russo-ukrainien, le Sénégal ne peut tolérer une quelconque tentative de transférer sur son territoire la propagande médiatique en cours dans ce conflit. », dit-il.
Le Sénégal « rejette le terrorisme sous toutes ses formes et ne saurait accepter sur son territoire et en aucune manière, des propos et gestes allant dans le sens de l’apologie du terrorisme, surtout lorsque ce dernier vise à déstabiliser un pays frère comme le Mali», ajoute le ministère. Il dit ainsi avoir convoqué l’ambassadeur d’Ukraine à Dakar pour lui rappeler les « obligations de discrétion, de retenue et de non-ingérence qui doivent accompagner la gravité et la solennité de sa mission. ».
L’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner ont subi fin juillet l’un de leurs plus gros revers depuis des années dans le nord du Mali, encaissant de lourdes pertes après des combats contre les rebelles séparatistes, et une attaque des jihadistes. Cette défaite est la plus lourde subie en une bataille par le groupe Wagner en Afrique, s’accordent les analystes.
La junte au Mali dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Elle a rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens, pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.