Le régime militaire nigérien a interdit les exportations de riz et de la plupart des céréales pour protéger l’approvisionnement de ses marchés locaux, sauf vers ses deux voisins et alliés, le Burkina Faso et le Mali, a annoncé le gouvernement.
Cette mesure a été décidée par le général Abdourahamane Tiani, le chef de la junte, pour protéger l’approvisionnement du marché intérieur et de rendre accessible les denrées de grande consommation, selon le gouvernement.
Sur la liste des produits frappés par cette interdiction d’exportation, on retrouve notamment le riz, le mil et le sorgho, le niébé ou encore le maïs. Mais ces interdictions ne s’appliquent pas aux exportations à destination du Mali et du Burkina Faso, deux voisins également gouvernés par des militaires putschistes qui forment avec le Niger la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel, AES, précisent les autorités. Des sanctions pénales pourront être prises envers les contrevenants, et des cargaisons saisies, ajoutent-elles.
Bien que levées en février, les sanctions imposées par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, Cedeao, au Niger, après le coup d’Etat ayant porté le général Tiani au pouvoir en juillet 2023, ont fortement perturbé l’approvisionnement régulier des marchés nigériens où sévit encore une forte inflation sur certains produits comme le riz.
Cette année, le ministère de l’Agriculture a promis de racheter aux paysans une partie de leurs récoltes, qui seront reversées dans les stocks de sécurité alimentaire du pays. Mais malgré les inondations qui ont frappé l’ensemble du pays, le ministère espère de « bonnes récoltes agricoles ». Près d’un million et demi de personnes ont été sinistrées par les pluies exceptionnelles qui se sont abattues sur le Niger et ont fait 339 morts, selon les chiffres officiels. Les autorités de Niamey ont par ailleurs décidé cette semaine de baisser de 35% le prix du ciment pour permettre notamment aux populations de reconstruire, après les dégâts causés par les inondations.