Les tensions entre le Niger et le Bénin s’accentuent. Le régime militaire de Niamey a fermé depuis le 6 juin les vannes du pipeline qui achemine le pétrole du nord-est nigérien au port béninois de Sèmè-Kpodji, a annoncé jeudi la télévision publique nigérienne.
Du 11 au 12 juin, le ministre nigérien du Pétrole, Mahaman Moustapha Barké, a séjourné dans l’Agadem « pour s’assurer de l’effectivité de la mise en oeuvre des instructions du chef de l’Etat, le général Abdourahamane Tiani, relative à la fermeture totale des vannes du brut destiné à l’exportation. » via le Bénin, a précisé la télévision publique Télé Sahel.
A la station de Mélec, le ministre « a constaté que les vannes sont effectivement fermées depuis le 6 juin à 22 heures. », ajoute cette même source.
Au niveau des autres stations de Koulélé où le pétrole a continué à couler vers le Bénin même après les «mesures d’arrêt des vannes», le ministre «a exigé» leur fermeture immédiate. Des chaines, des cadenas et des scellés ont été posés sur toutes les vannes.
«Quelque soit ce que cela va nous coûter, nous sommes prêts à assumer », a déclaré Mahaman Moustapha Barké devant des responsables nigériens et partenaires chinois des stations.
La semaine dernière, cinq ressortissants nigériens de Wapco-Niger ont été arrêtés au port de Sèmè-Kpodji. Niamey a qualifié cela de kidnapping, assurant être prêt à «prendre toutes les dispositions pour obtenir la libération sans conditions de ses citoyens pris en otages».
Selon Niamey, cette équipe était en mission au Bénin pour contrôler le chargement de pétrole.
La justice béninoise estime de son côté qu’au moins deux d’entre eux sont «des agents nigériens», entrés sur le site avec de faux badges.
Niamey, qui après la levée des sanctions régionales imposées pendant plusieurs mois après le coup d’Etat avait rouvert sa frontière avec le Nigeria, refuse de rouvrir celle avec le Bénin. Le régime accuse son voisin d’abriter «des bases françaises» dans sa partie nord afin «d’entraîner des terroristes» qui voudraient déstabiliser le Niger, ce que la France comme le Bénin nient.