Le gouvernement gabonais a lancé vendredi une campagne de recensement des agents publics, appelés à se présenter physiquement pour toucher leur salaire, après que 13.000 « fonctionnaires fantômes » ont été dénombrés lors d’un récent audit visant à assainir les finances.
Cet audit a permis d’identifier « un peu plus de 13.000 agents publics qui sont en situation d’abandon manifeste de leurs postes et continuent à percevoir indûment leur traitement chaque fin de mois », selon des chiffres publiés mi-septembre sur la page Facebook de la primature du Gabon. Depuis, un nettoyage des fichiers a permis de ramener ce chiffre à 9.000 noms en écartant les morts, les retraités et les radiés, selon les responsables du recensement.
Les convocations ont été envoyées pour vérifier les situations, alors que l’on sait que certains « se retrouvent même à l’étranger, en train de refaire une vie, tout en étant fonctionnaire », a expliqué le lieutenant-colonel Ossiba, membre de la Task Force Territoire de la Solde. Ceux qui ne se présentent pas ou ne peuvent justifier de leurs absences risquent une suspension, un blâme ou une radiation définitive.
Des recensements similaires avaient déjà été faits sous la présidence de l’ancien président Ali Bongo, mais selon le représentant du nouveau pouvoir, « avec le système de l’époque, les gens n’avaient pas le courage de prendre des décisions jusqu’au bout ».
Le Gabon compte 109.267 fonctionnaires – pour une population d’environ 2,4 millions d’habitants -, selon des chiffres publiés en septembre lors d’un colloque gouvernemental sur la fonction publique. Dans le nouveau budget adopté par le gouvernement de transition, la masse salariale de l’Etat est passée de 704 à plus de 771 milliards de FCFA entre 2023 et 2024.