Plus qu’une question de temps et le pays des Hommes intègres verra sa première raffinerie d’or devenir réalité. Les travaux de construction du joyau ont été lancés par le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, jeudi.
Pour le président de la transition au pouvoir au Burkina Faso, la pose de la première pierre de la première raffinerie nationale d’or dans le pays fait la fierté de tout son peuple. « C’est d’abord une question de souveraineté », a indiqué le capitaine Ibrahim Traoré. Le Burkina Faso ne dispose point d’une raffinerie d’or et toutes ses opérations d’affinage sont réalisées à l’étranger. « Nous sommes un pays producteur d’or, mais nous n’avons pas de contrôle sur l’or que nous produisons. Il ne s’agira plus pour nous d’amener notre or à l’extérieur pour raffiner », a poursuivi fièrement l’homme fort du Faso. Pour lui, le temps est arrivé pour le pays de tourner la page des sorties frauduleuses d’or du pays. Lesquelles sorties alimentent d’ailleurs en partie les réseaux terroristes, déplore-t-il.
La nouvelle raffinerie sera réalisée dans le cadre d’un partenariat stratégique avec un promoteur malien et disposera d’une capacité d’affinage de 400 kilogrammes d’or/jour soit 150 tonnes d’or l’année. Elle sera érigée sur un domaine de cinq hectares. Autant que le numéro 1 du Faso, Simon-Pierre Boussim, ministre burkinabè en charge des Mines s’est montré lui aussi très heureux de l’aboutissement de ce projet et l’a fait savoir à l’occasion de la cérémonie de lancement des travaux. Selon lui, « le niveau de contribution de l’exploitation industrielle de l’or au développement économique du pays peut être amélioré par la mise en place d’unités de transformations industrielles ». L’éveil et la concrétisation d’une industrie minière au Burkina Faso, c’est bien son vœu cher et celui de tout le pays. « Ces unités industrielles contribueront à la valorisation au niveau national des produits miniers en limitant l’exportation à l’état brut d’une grande partie de l’or extrait et à la lutte contre la persistance de la fraude dans l’exploitation artisanale et semi mécanisée », souligne-t-il.
Le pays comptait onze mines industrielles d’or en production au 31 décembre 2022, selon les chiffres du ministère en charge des mines. Au 31 décembre 2022, la production locale s’élevait à 57,674 tonnes contre un niveau de 66,858 tonnes en 2021 tandis que la production artisanale d’or déclarée, elle est de 266 Kg en 2021 contre 457 Kg en 2022. Pour ce qui est « des recettes directes au budget de l’Etat sont passées de 430,916 milliards de FCFA (718 millions de dollars) en 2021 à 540,984 milliards de FCFA (902 millions de dollars) en 2022, soit une augmentation de 110,068 milliards de F CFA (183 millions de dollars) en valeur absolue, selon les chiffres fournis par le ministre en charge des mines ».
Jonadeleine TADAGBE