Le gouvernement de la République démocratique du Congo annonce la fin du moratoire sur la peine de mort. Il ouvre ainsi la voie à la reprise des exécutions capitales. Celles-ci viseront les militaires coupables de trahison et les auteurs de « banditisme urbain entraînant mort d’homme ».
La décision est notifiée dans une circulaire signée mercredi par la ministre de la Justice, Rose Mutombo. Selon la note circulaire, le rétablissement des exécutions vise à « débarrasser l’armée des traîtres endiguer la recrudescence d’actes de terrorisme.
En RDC, la peine de mort n’était plus appliquée depuis la signature du moratoire sous le régime du président Joseph Kabila (2001-2019). Les condamnations à mort étaient depuis lors systématiquement commuées en prison à perpétuité.
Le mouvement citoyen congolais pro-démocratie Lucha a condamné cette décision. Il estime qu’elle « ouvre un couloir à des exécutions sommaires dans ce pays où le fonctionnement défectueux de la justice est reconnu par tous, y compris le magistrat suprême lui-même »
Depuis deux ans, la RDC fait face à une offensive des rebelles du M23. Ces derniers se sont emparés de larges pans de la province du Nord-Kivu.
La déroute de l’armée congolaise et de ses milices supplétives face à la progression du M23, attise des soupçons d’infiltration. Plusieurs militaires, mais également des députés, des sénateurs et des personnalités ont déjà été arrêtés. Ils sont accusés de « complicité avec l’ennemi ».