Les chefs d’Etat du Gabon et de la Guinée Equatoriale ont procédé samedi à l’interconnexion de leurs réseaux électriques pour pallier les besoins en électricité du nord du Gabon, lors d’une cérémonie dans la ville frontière d’Ebebiyin.
« La première phase (…) permet d’importer immédiatement 3 megawatts sur les 10 prévus, ce qui bénéficiera directement à la commune de Bitam et ses environs », a précisé la présidence gabonaise dans un communiqué transmis aux médias samedi soir. Ce raccordement est un projet du pool énergétique de l’Afrique centrale qui prévoit notamment la mutualisation des infrastructures électriques à l’échelle sous-régionale.
Cette interconnexion injectera « une énergie abondante, compétitive et durable » dans le réseau nord du pays, a déclaré Steeve Saurel Legnongo l’administrateur provisoire de la société nationale d’eau et d’électricité SEEG au Gabon, dans une récente interview au quotidien L’Union. La fourniture en électricité subit d’importantes perturbations depuis plusieurs mois au Gabon, conséquence des infrastructures de la société nationale d’eau et d’électricité SEEG, qualifiées de « vétuste » par M. Legnongo.
La semaine dernière, les autorités avaient également dénoncé un « sabotage » dans une centrale thermique de Libreville visant, selon elles, à « jeter le discrédit » sur la transition politique. La capitale gabonaise est régulièrement privée de courant, suivant un système de délestage tournant: l’électricité est coupée dans des quartiers entiers pendant plusieurs heures, ce qui permet d’assurer l’alimentation d’autres parties de la ville. Mi-février, l’Etat gabonais a signé un protocole avec la société turque Karpowership pour la fourniture de 70 mégawatts, pour 1,8 milliard de francs CFA par mois , grâce à deux centrales électriques flottantes pour approvisionner le grand Libreville.
Face à la presse jeudi, Max Olivier Obame Ndong le porte-parole de la présidence a estimé qu’il fallait « quelques jours voire quelques semaines pour que la situation devienne normale (…) pour commencer à sentir un léger mieux ». Alors que le pouvoir dit tout faire pour trouver des solutions, ces coupures alimentent le mécontentement de la population, à quelques mois de l’élection présidentielle prévue le 12 avril.
L’élection présidentielle se tiendra moins de deux ans après le coup d’Etat qui a porté au pouvoir le général Oligui Nguema. Candidat pressenti à ce mandat de sept ans, le président de la transition ne s’est pas encore ouvertement déclaré.