La France a rétrocédé jeudi à la Côte d’Ivoire la base militaire de Port-Bouët, près d’Abidjan, qu’elle occupait depuis 1978, lors d’une cérémonie en présence des ministres de la Défense des deux pays, qui vont poursuivre leur coopération militaire.
Sébastien Lecornu et Tene Birahima Ouattara ont signé un document actant la rétrocession du 43e Bataillon d’infanterie et de marine (43e BIMa), une base stratégique située près de l’aéroport d’Abidjan. « Cet acte marque une nouvelle étape dans les relations d’amitié et de coopération stratégique entre nos deux nations », a déclaré Tene Birahima Ouattara. La cérémonie s’est tenue en présence du vice-président ivoirien Tiemoko Meyliet Koné et du Premier ministre Robert Beugré Mambé.
Les deux drapeaux étaient déjà abaissés au début de la cérémonie et les couleurs orange blanc et vert ont été hissées sur la place d’armes. L’entrée du camp est désormais ornée d’un portique au nom du Général Paul Thomas d’Aquin Ouattara, premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne. Une plaque à son effigie a également été dévoilée sur le poste de commandement.
Au début de la cérémonie, une relève de la garde a eu lieu, transférant la responsabilité de la sécurité du camp à l’armée ivoirienne. Cette rétrocession, annoncée le 31 décembre par le président ivoirien Alassane Ouattara, ponctue un processus initié il y a deux ans entre les deux pays, et alors que la France a annoncé sa volonté de réorganiser son dispositif militaire en Afrique.
Face à la prise de pouvoir par des putschs de juntes devenues hostiles au Sahel, l’armée française déployée dans la lutte antijihadiste a dû plier bagage dans plusieurs pays. Mais en Côte d’Ivoire, qui a gardé des liens privilégiés avec la France depuis son indépendance en 1960, malgré une décennies de crise dans les années 2000, la coopération militaire va se poursuivre.
Le retrait des soldats français va s’opérer progressivement au cours de l’année 2025 et une centaine d’entre eux vont se maintenir sur la base pour des missions de formation et d’accompagnement. Les liens entre les deux armées remontent à 1961 et un accord de défense signé au lendemain de l’indépendance. Mais la présence française sur le territoire ivoirien remonte à l’époque coloniale.