Le procureur de la Cour pénale internationale, CPI, Karim Khan, a déclaré lundi au Conseil de sécurité des Nations unies que les forces armées soudanaises et leurs rivaux commettaient des crimes au Darfour pendant le conflit actuel.
Karim Khan s’est récemment rendu au Tchad voisin, où des dizaines de milliers d’habitants du Darfour ont fui. Il a affirmé que les personnes qu’il a rencontrées dans les camps de réfugiés craignent que leur territoire devienne « l’atrocité oubliée ».
« À entendre les récits, toute la communauté a été déracinée et ciblée pendant de nombreuses années et ils s’inquiètent vraiment du fait que le monde ne réagit pas face à leurs souffrances. Ils pensaient, qu’ils étaient trop invisibles, trop insignifiants et trop pauvres pour constituer un véritable sujet de préoccupation pour la CPI et la communauté internationale », a-t-il alerté.
En 2005, le Conseil de sécurité a déféré la situation au Darfour à la CPI. La Cour a donc toujours le mandat, en vertu de cette résolution, d’enquêter sur les crimes commis sur cette région.
Le Soudan vit un chaos depuis avril 2023. Les tensions entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide ont déclenché des affrontements de rue à Khartoum, et dans d’autres régions. Les combats ont déplacé plus de 7 millions de personnes et causé la mort de 12 000 individus, selon les Nations unies. Les groupes de médecins locaux et les activistes affirment que le nombre réel de morts est bien plus élevé.