La Côte d’Ivoire a lancé vendredi un plan « Alerte Enlèvement », directement inspiré du dispositif en vigueur aux États-Unis et en France qui permet d’alerter massivement et rapidement la population de la disparition d’un enfant.
« Le plan Alerte Enlèvement, en plus de garantir une meilleure protection de nos enfants, renforcera la lutte contre la criminalité organisée et le terrorisme », a déclaré le ministre de l’Intérieur, Vagondo Diomandé, lors d’un point de presse. Selon le ministre, la Côte d’Ivoire est le premier pays africain à se doter d’un tel système. Le dispositif fonctionnera sur le modèle du plan Alerte Enlèvement utilisé en France, qui a par ailleurs aidé la Côte d’Ivoire à sa mise en place. Son déclenchement se traduit par un message officiel relayé massivement sur tous les canaux médiatiques et les réseaux sociaux, afin de toucher un large public.
Les enlèvements d’enfants pour des crimes rituels ou à des fins crapuleuses se multiplient souvent à l’approche d’échéances importantes, notamment politiques, en Côte d’Ivoire. Selon les statistiques de la police, une soixantaine de cas de disparitions inquiétantes de mineurs ont été recensés en Côte d’Ivoire depuis 2014, avec un taux moyen de résolution de 85%. En 2015 et en 2018, des cas d’enlèvement d’enfants rapprochés en quelques mois avaient créé une psychose dans le pays et de nombreux messages sur les réseaux sociaux appelaient la population à se faire justice elle-même.
Pour qu’il soit déclenché, la victime doit être mineure, l’enlèvement doit être avéré, la vie ou l’intégrité physique de la victime doit être menacée, et les enquêteurs doivent détenir des éléments dont la diffusion peut permettre à la population d’apporter de l’aide.