Au Kenya, une nouvelle journée de mobilisation a rassemblé plusieurs milliers de manifestants dans les villes majeures du pays. Ils répondaient à l’appel sur les réseaux sociaux du mouvement Gen Z pour génération Z.
De nombreux policiers étaient présents mardi dans le centre-ville de la capitale. La police a tiré des grenades lacrymogènes et au canon à eau sur de petits groupes rassemblés dans le centre, les manifestants critiquant la « force excessive » utilisée contre eux.
La découverte, il y a quelques jours du corps d’un étudiant de l’université Kenyatta, dans une carrière à Juja, à 30 kilomètres au Nord de Nairobi, a provoqué la colère de la jeunesse kényane. Des dizaines de manifestants sont toujours portés disparus. Benson n’en peut plus : « On est fatigué de voir la police enlever et tuer des jeunes dans tout le pays. D’autant que la police nous cherche partout quand la police nous détient. Le président nous ment depuis trop longtemps. Maintenant, la jeunesse est épuisée. »
Le mouvement Gen Z pour génération Z, a lancé il y a un mois des manifestations pacifiques contre le projet de budget 2024-25 du gouvernement. Celui-ci impopulaire car prévoyant des hausses d’impôts qui selon les manifestants frapperont de plein fouet des classes populaires qui subissent déjà une inflation élevée. Les manifestations ont tourné à l’émeute le 25 juin lorsque des manifestants ont pénétré dans l’enceinte du parlement. La police avait alors tiré à balles réelles, faisant plusieurs dizaines de morts. Au lendemain de cette journée qui a viré au chaos, le président Ruto avait annoncé le retrait du projet de budget. La semaine dernière, il a également limogé la quasi-totalité de son gouvernement.