Un tribunal kényan a condamné jeudi à 12 ans de prison un ancien gouverneur de comté, aux côtés de sa femme et de trois autres personnes, pour des faits de corruption, fait rare dans ce pays d’Afrique de l’Est où le phénomène est endémique.
Ferdinand Waititu, ancien gouverneur du comté de Kiambu, très peuplé et situé aux portes de la capitale Nairobi, est l’une des plus importantes figures publiques condamnées depuis les promesses du gouvernement de s’attaquer à la corruption.
Le bureau du procureur a « prouvé avec succès à la cour que l’ancien chef du comté et ses co-accusés étaient coupables de conflit d’intérêt, abus de fonction, pratiques frauduleuses dans la passation de marchés publics », affirme, entre autres charges, le communiqué du même bureau.
Ferdinand Waititu a été jugé coupable de l’attribution illégale, en février 2018, de contrats pour la construction de routes dont le coût total s’élevait à 588 millions de shillings kényans, selon la presse locale.Dans son jugement, à Nairobi, le juge Thomas Nzioki a condamné Ferdinand Waititu à 12 ans de prison ou à payer une amende de 53 millions de shillings kényans.
L’ancien gouverneur est également interdit pendant 10 ans d’occuper tout poste public.M. Waititu a perdu son poste de gouverneur en 2020, en raison notamment de cette affaire.L’ancien responsable était poursuivi aux côtés de quatre autres personnes, dont sa femme, qui a été condamnée à un an de prison ou à une amende de 500.000 shillings kényans.
Le président William Ruto, élu en 2022, a promis de lutter contre la corruption, un engagement déjà avancé par de nombreux dirigeants kényans avant lui mais qui sonne creux pour de nombreux habitants.D’importantes manifestations ont secoué en 2024 la locomotive économique de l’Afrique de l’Est, à l’appel d’une jeune génération exaspérée par la pauvreté, le manque d’emplois et la corruption.
