De nouvelles manifestations ont éclaté mardi dans la capitale kényane, Nairobi, après la mort en détention du blogueur Albert Ojwang.
Arrêté le 6 juin pour avoir publié ce que les autorités qualifient de « fausses informations » à l’encontre du chef adjoint de la police, Eliud Langat, Ojwang a été retrouvé mort deux jours plus tard au commissariat central. La police affirme qu’il se serait « cogné la tête contre le mur de sa cellule », une version remise en cause par un rapport pathologique.
Cette affaire a provoqué une onde de choc dans tout le pays et ravivé les critiques contre les violences policières et l’impunité. Mardi, une manifestation pacifique a rapidement tourné à la confrontation dans le centre-ville de Nairobi. Des policiers en tenue anti-émeute ont affronté les protestataires. Plusieurs motos ont été incendiées, des biens endommagés et de nombreux manifestants blessés.
Les manifestants dénoncent la présence d’individus en civil, qu’ils accusent d’être envoyés par les autorités pour infiltrer et saboter les rassemblements. Des images diffusées par l’agence AP montrent des hommes jetant des pierres aux côtés de la police.
Les autorités n’ont pas reconnu de faute et l’enquête se poursuit. Mais pour la société civile, la mort d’Albert Ojwang est un symbole de plus d’un système sécuritaire répressif qui échappe à tout contrôle. Les appels à manifester se multiplient, alors que la confiance dans les institutions continue de s’effriter.