Les députés kényans ont voté mardi 8 octobre la destitution du vice-président Rigathi Gachagua, une décision historique, point culminant de plusieurs mois de conflit ouvert entre le président William Ruto et son adjoint. La motion a été approuvée par 281 députés sur les 349 membres de l’Assemblée nationale, soit plus des deux tiers requis, et sera désormais soumise au Sénat, a déclaré le président du Parlement Moses Wetangula.
Rigathi Gachagua a navigué entre les accusations de corruption, édulcoré son passé sous le régime autoritaire de Daniel arap Moi jusqu’à atteindre la vice-présidence du Kenya avant d’être destitué par les députés mardi soir deux ans seulement après son entrée en fonction. Celui qu’on surnomme « Riggy G » a vu sa popularité érodée par une économie en difficulté et une hausse vertigineuse du coût de la vie.
Elu député en 2017, il a accédé en l’espace de cinq ans au deuxième plus haut poste de l’Etat, après avoir oeuvré à l’élection de William Ruto, une consécration inattendue pour cet ancien homme d’affaires de 59 ans solidement implanté dans la région stratégique du Mont Kenya.
Rigathi Gachagua a longtemps été perçu comme un homme politique d’envergure locale, influent dans sa région d’origine du mont Kenya.