Le président kényan William Ruto a reconnu mardi des exactions des forces de sécurité, au lendemain de manifestations contre une récente vague d’enlèvements qui suscite l’indignation dans le pays.
Les forces de sécurité kényanes ont été accusées de dizaines de disparitions suite aux manifestations anti-gouvernementales durement réprimées de juin-juillet dans ce pays d’Afrique de l’Est, au cours desquelles plus de 60 personnes ont été tuées selon des ONG.
« Il ne peut être nié qu’il y a eu des cas d’actions excessives et extrajudiciaires de la part des membres des services de sécurité », a déclaré William Ruto dans son discours de vœux pour 2025, sans préciser les exactions. « Cela dit, il est crucial de se rappeler que chaque liberté a ses limites, et que la sécurité publique et l’ordre doivent toujours primer sur le désir de liberté sans contrôle », a-t-il ajouté.
Le président acculé avait promis la semaine dernière de « mettre fin aux enlèvements », dans un aveu de responsabilité selon des défenseurs des droits humains. M. Ruto avait également exhorté les parents à « assumer la responsabilité » de leurs enfants.
La dernière vague d’enlèvements, qui fait les gros titres au Kenya, concerne principalement des jeunes hommes ayant critiqué William Ruto sur internet. Deux d’entre eux avaient publié une image générée à l’aide de l’intelligence artificielle du chef de l’Etat allongé dans un cercueil.