L’ancien ministre français Jean-Marie Bockel, qui avait dénoncé la « Françafrique », a été nommé « envoyé personnel » d’Emmanuel Macron en Afrique. Selon une lettre consultée par l’AFP, il est chargé d’« expliquer » aux pays partenaires accueillant des bases françaises « les raisons et les modalités de ces adaptations » prochaines du dispositif diplomatico-militaire français, « tout en étant à l’écoute de leurs besoins » en matière de formation, de coopération et d’équipement.
Après une série de coups d’Etat au Mali (2020 et 2021), au Burkina Faso (2022) puis au Niger (2023), les juntes militaires parvenues au pouvoir dans ces pays ont poussé dehors l’armée française, marquant la fin d’une ère, après une décennie d’intervention antidjihadiste dans une région où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader.
Jean-Marie Bockel devra rendre à l’Elysée ses recommandations en juillet. Pour rappel, l’ex-ministre avait dû quitter son portefeuille de la coopération en mars 2008 pour avoir critiqué la « Françafrique », ce système de corruption, de cooptation politique et de chasses gardées commerciales entre Paris et ses anciennes colonies africaines.