L’ONG Human Rights Watch craint la disparition forcée d’un activiste camerounais résidant au Gabon et réclame une confirmation de sa détention et du lieu où il se trouve, a-t-elle dit mardi dans un communiqué.
Mi-juillet, Steve Akam, connu sous le nom de Ramon Cotta sur les réseaux sociaux, est apparu en état d’arrestation dans une vidéo largement relayée en ligne. Il y apparaît menotté et entouré de membres de la police camerounaise, selon HRW. D’après l’organisation de défense des droits humains, cette scène marque la dernière fois où il a été vu.
HRW assure avoir « contacté des sources au Cameroun, géolocalisé et analysé la vidéo, pour déterminer qu’elle a été filmée entre le 19 et le 21 juillet au poste-frontière entre le Gabon et le Cameroun, dans la ville camerounaise de Kye-Ossi ». D’après le communiqué, les avocats de Ramon Cotta « estiment que les autorités camerounaises ont renvoyé de manière extrajudiciaire Ramon Cotta du Gabon au Cameroun et qu’il pourrait être victime d’une disparition forcée ».
HRW s’inquiète d’une situation privant l’activiste de « toute protection légale » et rappelle que « les personnes disparues de force sont exposées à un large éventail d’abus, notamment ceux qui mettent leur vie en danger ».
HRW alertait fin juillet sur la détention au Cameroun d’un activiste pour ses publications sur TikTok, et s’inquiétait d’une série de décisions gouvernementales préoccupantes et manifestement destinées à museler l’opposition et la dissidence à l’approche de la présidentielle de 2025. Parmi ces mesures notamment, la publication mi-juillet d’un arrêté préfectoral du département du Mfoundi, menaçant « d’une interdiction de séjour dans le département (…) toute personne qui outrage dangereusement les institutions ou celui qui les incarne. »