Guinée : le gouvernement suspend les partis « sans autorisation »

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La junte au pouvoir au pouvoir depuis 2021 en Guinée a sommé jeudi les mouvements politiques « sans autorisation administrative préalable » de cesser leurs activités, après avoir indiqué vouloir organiser des élections cette année.

Dans un communiqué lu à la télévision nationale dans la soirée, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation Ibrahima Khalil Condé dit regretter « la prolifération des mouvements politiques sans autorisation administrative préalable. »

« En conséquence, il est demandé à tous ces mouvements politiques de cesser immédiatement leurs activités de soumettre une demande d’autorisation administrative auprès de notre ministère pour leur existence légale », ajoute la déclaration. Ces propos interviennent dans un climat tendu, trois jours après une manifestation de l’opposition qui réclame le départ de la junte et dénonce un exercice de plus en plus autoritaire du pouvoir. La junte s’était initialement engagée sous la pression internationale à céder le pouvoir à des civils élus avant la fin de l’année 2024, promesse qu’elle n’a pas tenue.

Le général Mamadi Doumbouya, à la tête de la junte, a promis dans ses vœux du Nouvel an que 2025 serait une « année électorale cruciale pour parachever le retour à l’ordre constitutionnel ». Jeudi, le porte-parole du gouvernement Ousmane Gaoual Diallo a estimé sur Radio France Internationale, RFI, que des des élections présidentielle et législatives pourraient avoir lieu avant la fin de l’année après un référendum pour l’adoption d’une nouvelle Constitution, « probablement » en mai.

Disant vouloir « assainir l’échiquier politique », la junte avait dissous en octobre 53 partis, avait suspendu pour trois mois 54 autres et mis « sous observation » 67 autres dont les  principaux partis dans l’opposition: le Rassemblement du peuple de Guinée d’Alpha Condé, président civil renversé par les militaires, l’Union des forces démocratiques de Guinée et l’Union des forces républicaines. Les dirigeants de ces partis sont en exil.

Dans sa déclaration de jeudi soir, la junte « invite les institutions nationales, internationales, les partenaires techniques et financiers à cesser toute collaboration avec les 54 partis politiques suspendus jusqu’au 31 janvier 2025 ».

Dorcas GANMAGBA
Dorcas GANMAGBA
Journaliste, Rédaction en Chef

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