Guinée équatoriale: 37 séparatistes de l’île d’Annobón graciés par le président

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Le président de Guinée équatoriale Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a gracié par décret 37 citoyens accusés d’appartenir à un mouvement séparatiste sur l’île équatoguinéenne d’Annobón, a-t-on appris mardi de source officielle.

Cette petite île de 17 km2 et de 5.000 habitants située au large des côtes gabonaises, dans le golfe de Guinée, a rejoint le giron de la Guinée équatoriale en 1968, lorsque ce pays d’Afrique centrale a obtenu son indépendance de l’Espagne.

Mi-août, les 37 Annobonais avaient été transférés à la prison Black beach de Malabo pour avoir « manifesté » et « appartenir à un mouvement séparatiste (Ambo Legadu) », qui signifie, Annobon libre en Fadambo, la langue locale.

La majorité des Annobonais graciés avaient été arrêtés sur leur île après une manifestation mi-juillet 2024 pour dénoncer l’impact environnemental causé par des détonations de dynamite liées à la construction d’infrastructures sur leur île.

Ils avaient été inculpés pour « injure et diffamation, exercice abusif des droits fondamentaux et violation de l’ordre constitutionnel », selon le tribunal de Malabo.

Les 37 Annobonais font partie de 476 prisonniers graciés par le président Obiang Nguema Mbasogo à l’occasion de son 83e anniversaire, selon un décret lu samedi à la radio d’Etat. « Le président de la République a gracié 476 prisonniers dont deux Sud-Africains condamnés pour exportation et trafic de drogue ainsi que 37 personnes impliquées dans l’insurrection d’Annobón » a indiqué sur son compte X, le vice-président Teodoro Nguema Obiang saluant une décision qui « témoigne une fois de plus l’altruisme de Son Excellence Obiang Nguema Mbasogo », son père.

Début juin, Cartagena Lagar, chef de file du mouvement indépendantiste Ambó Legadu, et qui se présente comme le Premier ministre de la « République d’Annobón », a demandé à l’Argentine de reconnaître l' »indépendance » de leur territoire, en raison des liens historiques qu’elle entretient avec ce pays.

Le leader séparatiste a dénoncé dans un entretien la « dictature » équato-guinéenne, une « pression brutale de l’armée » et une forme de « génocide lent », avec un manque d’électricité, d’eau et de nourriture sur cette île accessible uniquement par avion privé ou ferry deux fois par mois.

La Guinée équatoriale, pays dépendant de ses exportations de pétrole et de gaz malgré une production en déclin, est dirigée par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo depuis 45 ans, soit un record mondial de longévité pour un chef d’Etat encore vivant, hors monarques.

Marc PHILIPPE
Marc PHILIPPE
Journaliste

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