Djènè Diaby et Tawel Camara, deux des 13 commissaires de la Haute autorité de la communication (HAC), ont été écroués à la prison centrale de Conakry. Ils sont inculpés pour diffamation contre le chef de l’État et placés sous mandat de dépôt.
Les mis en cause ont comparu mercredi devant un tribunal de Conakry. Ils ont présenté des excuses et disent n’avoir aucune preuve de ce qu’ils avaient affirmé. Leur procès a été renvoyé à jeudi.
Djènè Diaby et Tawel Camara ont fait scandale en expliquant le 12 juin devant des journalistes comment quatre radios et deux télévisions privées à forte audience s’étaient retrouvées interdites fin mai. Djènè Diaby et Tawel Camara ont reproché aux patrons d’avoir ignoré les avertissements de la HAC et de n’avoir pas mis en sourdine les critiques à l’encontre de la junte au pouvoir. Ils auraient pourtant, selon eux, touché de l’argent de la présidence du général Mamadi Doumbouya. Djènè Diaby a dit ce jour-là n’avoir « aucune compassion » pour ces patrons de presse, selon un enregistrement audio. « Chacun d’entre eux, les patrons, ils ont eu de l’argent là-bas, à la présidence, chacun d’entre eux a signé. », a-t-elle déclaré.
Lors de leur comparution mercredi, les deux commissaires ont reconnu la paternité de leurs propos. Les autorités évoquent le « non-respect du contenu des cahiers des charges » et des « dérapages réguliers ». Il s’agit du dernier tour de vis imposé aux médias depuis que les militaires ont pris le pouvoir.