Le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embalo a décidé de dissoudre le Parlement, trois jours après des affrontements armés qu’il qualifie de « tentative de coup d’État ». Le président Embalo estime qu’il y a eu « complicité » entre la Garde nationale et certaines personnalités politiques au sein même de l’appareil d’État.
« Après cette tentative de coup d’État menée par la Garde nationale et devant les preuves fortes de l’existence de complicités politiques, le fonctionnement normal des institutions de la République est devenu impossible. Ces faits confirment l’existence d’une grave crise politique », a t-il déclaré.
Pour rappel, des éléments de la Garde nationale ont fait irruption jeudi soir dans les locaux de la police judiciaire pour en extraire le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Monteiro qui y étaient interrogés. Puis ils se sont mis à l’abri dans un camp militaire de la capitale Bissau, et ont résisté jusqu’à vendredi matin par les armes. Les affrontements ont fait au moins deux morts.
La Guinée-Bissau évolue dans une instabilité politique chronique et a connu depuis son indépendance du Portugal en 1974 une kyrielle de coups de force, le dernier en février 2022.
Dorcas GANMAGBA