Le roi traditionnel Asante du Ghana a exposé mercredi à Kumasi des dizaines d’objets royaux pillés à l’époque coloniale. Ces objets reviennent dans le cadre d’un prêt de musées britanniques à l’occasion des célébrations de son jubilé d’argent.
Le British Museum et le Victoria & Albert Museum avaient accepté de prêter 32 trésors d’or et d’argent. Ces derniers ont été pillés par les forces militaires britanniques à Ashanti pendant les guerres anglo-asantes du XIXe siècle. Cet accord est valable pour trois ans, renouvelable pour trois autres années. Parmi ces trésors figurent l’épée du royaume, appelée « Mpomponsuo », et les insignes en or des fonctionnaires autorisés à purifier l’âme du roi. La collection comprend également un luth en or offert par le roi Asante Osei Bonsu au diplomate britannique Thomas Edward.
Le roi Otumfuo Osei Tutu II a déclaré que cette l’exposition au musée du palais reflétait « l’âme du peuple Asante ». « Aujourd’hui est un grand jour pour les Asantes, un grand jour pour le continent africain noir, et les esprits sont de retour parmi nous aujourd’hui. », a-t-il ajouté. L’exposition sera ouverte au public cette semaine.
Le retour de ces objets intervient alors que la pression s’accroît sur les musées et institutions européens et américains. Ces derniers doivent rendre les objets d’arts africains volés sous la domination des anciennes puissances coloniales.
Selon Tristram Hunt, directeur du Victoria & Albert Museum, les objets sont de retour au Ghana pour une raison. Il s’agit d’ aborder « l’histoire très douloureuse qui entoure l’acquisition de ces objets, une histoire entachée par les cicatrices du conflit impérial et du colonialisme ».
Le musée Fowler, aux États-Unis, a pour sa part restitué en février sept objets royaux au roi Asante. Ainsi, le musée du palais du Manhyia abrite actuellement 39 objets que les puissances coloniales avaient autrefois dérobé.
