La police ghanéenne a arrêté dimanche et lundi 45 personnes après des affrontements lors de manifestations contre la vie chère et la gestion par le gouvernement de l’exploitation minière illégale, connue localement sous le nom de « galamsey ». Parmi les personnes arrêtées figure Oliver Barker-Vormawor, un leader du mouvement de protestation.
Les manifestations, organisées par le groupe de la société civile Democracy Hub, ont commencé vendredi et devaient se poursuivre jusqu’à lundi.
42 personnes avaient été arrêtées dimanche, la police les accusant de s’être rassemblées illégalement et d’avoir attaqué des policiers. Trois autres personnes, dont Oliver Barker-Vormawor, ont subi le même sort lundi.
Le Ghana, grand producteur d’or et de cacao, traverse depuis 2022 une grave crise économique qui a contraint le pays à faire défaut sur sa dette extérieure, même si l’inflation commence à s’assagir, retombant à 20,4% en août après avoir culminé à 54% en décembre 2022.
L’approche de l’élection présidentielle en décembre accroît les tensions politiques dans ce pays de 33 millions d’habitants qui bénéficie d’un plan d’aide du Fonds monétaire international, FMI, de 3 milliards de dollars. Selon des journalistes, ils étaient plusieurs centaines, pour la plupart des jeunes, à défiler dans la ville, chantant des chants patriotiques et brandissant des pancartes exprimant leur frustration face à la destruction de l’environnement causée par l’exploitation minière illégale et à la mauvaise gestion économique du pays. « Ils seront traduits en justice pour leurs actions, à savoir l’entrave à la circulation, la détérioration de biens et la provocation de troubles », a ajouté la porte-parole, précisant que de petits groupes de manifestants s’étaient à nouveau réunis lundi matin.
Le président sortant, Nana Akufo-Addo, au pouvoir depuis 2017, achève son second mandat.