La police gambienne a annoncé vendredi l’arrestation du journaliste Momodou Darboe. Ce dernier avait écrit que le président envisageait de renoncer au pouvoir, alors que le chef de l’État a récemment vanté la liberté de la presse dans le pays.
Momodou Darboe a rédigé un article publié lundi dans le journal « The Voice » dans lequel il affirme que le président Adama Barrow travaille sur un plan de sortie avant l’élection de 2026. Le titre de l’article disait que le président avait choisi l’homme d’affaires Muhammed Jah comme successeur. Les avocats du président ont rapidement menacé de saisir la justice contre le journal, qualifiant les affirmations de « diffamatoires » et de « complètement scandaleuses et fausses », dans une lettre.
La police a également arrêté le rédacteur en chef du journal, Musa Sheriff, selon un communiqué publié sur la page Facebook de la police. Musa Sheriff a été libéré sous caution, tandis que Momodou Darboe a été inculpé de publication mensongère et de radiodiffusion. « Les forces de police gambiennes assurent au public que la liberté de la presse est respectée, mais soulignent l’importance d’un journalisme responsable dans le maintien de l’ordre public », ajoute le communiqué.
S’adressant à l’Assemblée générale des Nations unies jeudi, le président Barrow a déclaré que son pays avait été reconnu comme l’un des principaux défenseurs de la liberté d’expression en Afrique. L’Union de la presse gambienne a exhorté le président à abandonner la menace de poursuites judiciaires contre le journal, les décrivant comme « inutiles et constituant une menace pour la liberté de la presse ».
Reporters sans frontières, RSF, estime que le paysage médiatique du petit pays d’Afrique de l’Ouest s’est considérablement amélioré depuis la chute de l’ancien dictateur Yahya Jammeh en 2017. En 2018, la Cour suprême a jugé que les sanctions pénales pour diffamation étaient contraires à la Constitution, ce qui a réduit les attaques contre les journalistes, selon RSF.