Le parlement de transition au Gabon a entamé vendredi l’examen du projet de loi sur le nouveau code électoral, étape-clé vers le retour à un régime civil promis par la junte militaire au pouvoir depuis le coup d’Etat de 2023 qui a chassé la dynastie Bongo.
Les 168 députés et sénateurs réunis en session extraordinaire ont dix jours pour examiner les 383 articles du nouveau code électoral rédigés par une commission nationale désignée début décembre par le président de la transition Brice Oligui Nguema.
Ce projet de loi organique doit notamment permettre d’organiser de façon « apaisée » des « élections libres, transparentes et équitables » a déclaré Jean-François Ndongou, président de l’Assemblée nationale de transition, en ouvrant la session.
Le régime militaire prévoit de tenir à partir d’août, en commençant par la présidentielle, les élections marquant la fin de la transition.
Porté au pouvoir par la junte qui a renversé le président Ali Bongo en août 2023, le général Oligui a promis de rendre le pouvoir aux civils au terme du processus de transition mais ne cache pas ses ambitions présidentielles, selon les médias locaux.
Le 30 août 2023, une heure après l’annonce officielle de l’élection d’Ali Bongo Ondimba pour un troisième mandat depuis 2009, une junte militaire baptisée « Comité pour la transition et la restauration des institutions » CTRI, a proclamé la « fin du régime Bongo » en dénonçant un scrutin frauduleux.
Les militaires ont dissout les institutions avant de nommer 98 députés et 70 sénateurs d’un parlement de transition, membres de partis politiques ou de la société civile issus de l’ex-opposition au régime Bongo mais aussi de sa majorité.
Jusqu’à présent le calendrier du CTRI a été rigoureusement suivi voire anticipé, avec notamment l’adoption d’une nouvelle constitution, approuvée en septembre dernier par le parlement de transition et votée par référendum en novembre.