Gabon : l’aéroport Ali Bongo Ondimba sera rebaptisé

Publié le:

L’aéroport de Port-Gentil, la capitale économique du Gabon, qui portait jusqu’à présent le nom du président déchu Ali Bongo Ondimba renversé en août 2023 par une junte militaire va être rebaptisé, ont annoncé vendredi les autorités.

Selon le projet de décret publié vendredi après son adoption en conseil des ministres, l’aéroport « sera désormais officiellement désigné sous le nom d’Aéroport International Joseph Rendjambe Issani » en hommage à cet homme politique assassiné en mai 1990 dans des circonstances non élucidées, à l’époque où Omar Bongo, le père d’Ali, était au pouvoir.

Depuis le putsch du 30 août 2023 qui l’a renversé en l’accusant d’avoir truqué les élections, Ali Bongo, 66 ans, vit dans sa résidence privée de Libreville sécurisée par des militaires, « libre de quitter le pays » selon le gouvernement, empêché de partir, selon ses avocats. Celui qui a publiquement annoncé son retrait de la vie politique en septembre 2024 a été remplacé fin janvier par un des anciens ministres à la tête du Parti démocratique gabonais, le PDG, fondé par son père.

L’ancienne Première dame, Sylvia Bongo, 61 ans, et Noureddin, son fils de 32 ans, sont détenus à la prison centrale de Libreville, pour « blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux », « corruption » et « détournements de fonds publics ». Leurs avocats ont déposé des plaintes en France pour  « traitement dégradant » et « torture ». « Tout ce dont on accuse mon épouse est faux, les détournements, les nominations à ma place », a déclaré Ali Bongo dans un récent entretien à Jeune Afrique, en plaidant pour que son épouse et son fils puissent le rejoindre et vivre dans des conditions plus décentes.

Philosophe et économiste, Joseph Rendjambe Issani fut le premier Secrétaire général du Parti Gabonais du Progrès (PGP), très actif pour la reconnaissance du multipartisme. Il avait 53 ans quand son corps été retrouvé dans une chambre d’hôtel de Libreville avec des traces d’injection létale, selon la presse locale.

La famille Bongo – le père, Omar, pilier de « la Françafrique » de 1967 à 2009, puis son fils Ali – a dirigé pendant 55 ans le Gabon, pays d’Afrique centrale riche en pétrole, au sein d’une élite accusée par ses opposants de « corruption massive » et de « mauvaise gouvernance ».

Jean LHUILLERY
Jean LHUILLERY
Journaliste

Partager:

S'abonner

spot_imgspot_img

Populaire

Plus d'articles similaires
Articles Similaires

Côte d’Ivoire : manifestation de députés d’opposition devant le palais de justice

Plusieurs députés du Parti démocratique de Côte d'Ivoire ont...

Sénégal : les députés débattent de la révision de la loi d’amnistie

Les députés sénégalais ont commencé mercredi l'examen de la...

Niger : le gouvernement annonce la libération de 50 prisonniers, dont d’anciens ministres et des militaires

Ils étaient militaires, ministres ou responsable dans le gouvernement...