Plus de 2 300 personnes ont été tuées, blessées ou enlevées en Haïti entre octobre et décembre 2023. Une augmentation de près de 10% par rapport au trimestre précédent, selon un nouveau rapport de l’ONU publié jeudi.
Le nombre de meurtres à lui seul a grimpé à plus de 1 600 au cours de cette période. Les autorités accusent le vide créé par la mort d’un puissant chef de gang connu sous le nom d’Andrice Isca, d’avoir déclenché des combats territoriaux dans le bidonville de Cité Soleil à Port-au-Prince. Les affrontements ont tué et blessé près de 270 personnes sur environ deux semaines à la fin du mois de novembre.
D’après les informations, les combats ont lieu au sein d’une puissante fédération de gangs connue sous le nom de G-9 Family and Allies, qui visait également une coalition de gangs appelée G-Pep.
« Outre les pertes en vies humaines, le bilan humanitaire des affrontements a été désastreux : plus de 1 000 personnes ont été contraintes d’abandonner leurs maisons et de se réfugier dans des zones voisines », indique le rapport du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH).
Le rapport indique également que près de 700 personnes ont été enlevées entre octobre et décembre, soit une augmentation de près de 20% par rapport au trimestre précédent. Les enfants sont aussi ciblés par les gangs, et plus de 50 d’entre eux ont été tués au cours du dernier trimestre 2023.
Dans son rapport, le BINUH recommande à la communauté internationale d’accélérer le déploiement d’une force armée étrangère, mais il est peu probable qu’une telle force arrive rapidement en Haïti, qui en a fait la demande pour la première fois il y a plus d’un an.
La semaine dernière, un tribunal kenyan a interdit le déploiement de policiers en Haïti sous l’égide des Nations unies, estimant qu’il était inconstitutionnel.