Le président français Emmanuel Macron a appelé samedi les belligérants au Soudan à « déposer les armes » après un an et demi d’une guerre qui a ravagé le pays, estimant que la seule voie possible est celle « du cessez-le-feu, de la négociation ».
« Nous appelons les parties prenantes à déposer des armes et à tous les acteurs régionaux qui peuvent jouer un rôle, de le faire de façon positive, dans l’intérêt de la population qui a trop souffert », a déclaré Macron en tournée dans la corne de l’Afrique, à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed. « Le seul processus qui peut exister au Soudan, c’est celui du cessez-le-feu, de la négociation et de redonner toute sa place à la société civile qui a été si admirable dans la révolution », a-t-il dit, en référence au mouvement populaire qui a chassé du pouvoir l’ex-président Omar el-Béchir en 2019, suscitant d’immenses espoirs.
Mais depuis avril 2023, une guerre oppose l’armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide, FSR, de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo. Les combats ont fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés.
Environ 26 millions de personnes sont déjà confrontées à une insécurité alimentaire sévère, selon l’ONU, qui a de son côté nouveau tiré la sonnette d’alarme jeudi sur la situation du pays qui risque de subir la plus grave crise alimentaire de l’histoire mondiale récente. Au total, une aide de 4,2 milliards de dollars est nécessaire pour subvenir aux besoins des Soudanais en 2025, a prévenu Edem Wosornu, cheffe du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU.